Pour tous les professionnels du detailing dans le monde, lustrer (polish) une peinture noire de voiture peut être un cauchemar.
Pour être plus précis, ce n’est pas plus difficile de lustrer une peinture noire, mais tout ce que vous allez faire va être très visible.
3 règles de base à respecter :
1-Assurez-vous que tout autour est sans contaminant
Cela inclus l’environnement, les tampons (pads), la peinture de la voiture bien sûr qui doit être décontaminée, etc.
2- Concentrez-vous sur les défauts
On ne se préoccupe pas que la peinture soit « brumeuse », etc. concentrez-vous uniquement sur les défauts à éliminer.
3- Peaufiner la finition
C’est ce qui va offrir à la peinture cette superbe touche finale et cette clarté que l’on recherche tous.
Voyons ensemble en détail chaque étape et découvrez les techniques des plus grands professionnels du detailing et de l’esthétique auto dans le monde !
1 Étape 1 : Inspection
Cette première étape consiste à préparer la peinture avant le lustrage.
Sur une peinture noire, il faut obligatoirement que la peinture soit décontaminée, chimiquement et manuellement (clay bar).
Clay bars de qualité :
N’oubliez pas que 5 minutes après qu’une voiture a été lavée, le simple fait qu’elle soit à l’extérieur redépose des contaminants, comme de la poussière, de la fiente d’oiseau, etc. Gardez dont à l’esprit qu’une peinture qui vient d’être lavée n’est pas à 100 % sans contaminants.
Pour éliminer rapidement la poussière, l’utilisation d’air compressé est idéale. Mais il faut veiller à ne pas pousser la poussière d’une partie de la voiture à une autre, créant un cercle vicieux.
Certains vaporisent un Spray Detailer, qui est une cire rapide ou un sealant à peinture créant une barrière de polymère. Cette barrière pourrait se transformer en en contaminant lors du compound (polissage) en créant de minuscules particules qui entreraient dans les pores ou poils microfibres du pad, n’optimisant pas votre travail.
Vous pouvez aussi rencontrer des contaminants incrustés. Il ne s’agit pas là de contaminants de surface et ils ne peuvent donc pas être éliminés avec un lavage, un essuyage. Il vous faut utiliser une clay bar, ou barre d’argile et un lubrifiant à clay bar. En lubrifiant la surface par quelques pulvérisations et en passant la clay bar en mouvement rectiligne, vous supprimerez les contaminants incrustés, vous évitant de saboter votre travail de polissage (compound).
Enfin, il faut parfois différents types de produits décontaminant pour venir à bout de tous. Mais leur utilisation peut modifier quelque peu le vernis de la peinture, causant des surchauffes et autres problèmes lors du polissage.
En conclusion, il est parfois préférable de polir, ou compound, la peinture avec la polisseuse, plutôt que de tirer au bazooka avec des produits chimiques.
Si lorsque vous utilisez votre polisseuse sur la peinture vous n’obtenez pas les résultats attendus, c’est surement qu’il existe des contaminants invisibles. Dans ce cas, une seule solution, augmentez la quantité de produit utilisé. Cela va créer une émulsion qui autorisera le pad (tampon de polisseuse) à tourner, évitant une abrasion qui pourrait polir la peinture.
Habituellement, après avoir « prime » le pad (consiste à appliquer du produit et le faire pénétrer), il suffit d’appliquer 3 gouttes de la taille d’un petit pois. Puisque le résultat attendu n’est pas là, il vous faut alors augmenter le nombre de doses sur le pad, à 9 (sur un tampon « prime »).
Ceci nous amène à l’étape 2, qui va consister à éliminer les défauts de la peinture.
2 Étape 2 : Élimination des défauts
Technique Mow-Down
Puisque nous avons ajouté plus de produit liquide sur le pad, lorsque l’on effectue les passes sur la peinture, on ne voit pas bien ce que l’on est en train de réaliser. Il faut donc réaliser quelques passes, puis s’arrêter. Tout ceci s’appelle la technique « mow-down« .
Si vous avez du mal à éliminer le produit que vous venez d’appliquer avec votre polisseuse, qu’il semble coller un peu à la peinture, c’est le signe que vous avez augmenté la quantité de résidus. En temps normal, asperger 2 à 3 sprays d’eau pour aider à liquéfier la matière la rend plus facile à essuyer avec un chiffon microfibre.
Mais puisque nous avons utilisé ici plus de produit, cela n’est pas utile.
La technique Mow-down va éliminer 70 % des défauts, rendant votre travail plus facile. Que faire des 20 à 30 % restant ?
Si vous avez de l’air compressé, nettoyez-le alors le tampon de la polisseuse. Si vous n’avez pas d’air compressé, changez simplement de tampon pour un nouveau tampon en microfibre, propre.
Technique Final Cut
Nous allons alors utiliser la technique appelée Final Cut. « Prime » le tampon avec quelques goutes, étalez le produit au doigt, de sorte que toutes les fibres aient reçu du produit. Sans cette étape, vous aurez beau appliquer des gouttes de produit, certaines fibres ne travailleront pas, car elles ne sont pas couvertes du produit. C’est très important, incontournable et augmente grandement l’efficacité du polissage.
La différence entre Mow-down et Final Cut (polissage final) consiste donc à utiliser moins de produit. Entre les deux, il faut impérativement changer de tampon de polisseuse ou éliminer les résidus à l’aide d’air compressé. Cette combinaison efficace de technique s’appelle Backing Down The paint. Le but est le contrôle maximal des résidus.
La technique Final Cut va donc agir comme un sniper pour éliminer efficacement les défauts de la peinture qui n’ont pas été éliminés plus tôt. Cette étape est ultra importante, alors prenez votre temps.
Il peut subsister 10 % de défauts sur la carrosserie, comme une brume (haze). Il faut alors faire un grand changement au niveau du produit et du tampon pour polisseuse, en utilisant un polish de finition (lustrant) et un tampon de finition. Cela va continuer de couper la surface, mais bien moins fortement et donc va permettre d’éliminer les derniers défauts, c’est l’étape 3.
Compounds de qualité :
3 Étape 3 : Peaufiner la finition
Nous allons minimiser le nombre de passes et la quantité du « cut ».
« Prime » le pad avec 3 à 4 petites gouttes de produit de finition et étalez le produit avec les doigts pour remplir les pores du tampon en mousse.
À présent vous devez vous concentrer sur :
- Le nombre de passes
- La quantité de liquide utilisée
Dans notre cas, moins vous utilisez de produit, meilleur sera le résultat.
La vitesse idéale de la polisseuse est de 2 rotations par seconde, adaptez donc la vitesse.
Polishes de qualité :
Après quelques passes, essuyez avec un chiffon microfibre et inspectez la zone à l’aide d’une lampe.
S’il subsiste quelques défauts, refaites quelques passes sur la zone.
Il n’y a pas de règle fixe, cela dépend de la quantité de produit et de la vitesse de rotation. Ces variables changent d’une peinture de voiture à une autre.
Ce que vous devriez observer est un simple voile huileux à essuyer.
Conclusion
Il n’y a pas de magie ici, c’est de la science !
Si vous appliquez soigneusement les astuces et techniques que nous vous partageons, votre travail sera fabuleux et efficace :
- Éliminer et vérifier que la peinture n’a pas de contaminants (la base)
- Technique du mow-down
- Nettoyer le tampon de polisseuse
- Technique du final cut
- Réduire la quantité de produit
- Réduire le nombre de passes au fur et à mesure que votre travail devient plus précis
- Etc.
Si une technique ne fonctionne pas, faites une pause et revoyez tout votre processus, essayez en utilisant un autre tampon, un autre produit, plus ou moins de produit, etc. Ne cherchez pas une méthode de plus en plus agressive, au contraire.